Le quatre barré mixte PR3, quatre générations dans un bateau entre jeunesse et expérience
27 août 2024MAG AVIRON N°59
28 août 2024Ils se définissent eux-mêmes comme le bateau qu’on attendait plus. En se qualifiant brillamment à Lucerne en mai, le deux de couple mixte PR2 a mis le doute parmi les nations bien installées dans la discipline.
“Ce fut la première régate de sélection de ma carrière, lance Perle Bouge, je me suis pris ça en pleine face humainement et sportivement”. En quatre paralympiades, la rameuse de l’Aviron bayonnais aura connu trois coéquipiers. En 2023 avec Stéphane Tardieu, elle finit à la huitième place des mondiaux. Celui avec lequel elle a été associée cet hiver semble être le bon. Benjamin Daviet, récemment arrivé du biathlon qu’il continue à pratiquer à haut niveau, rejoint Perle Bouge dans la coque. Au fur et à mesure de l’hiver et du printemps, les premiers indicateurs vont dans le bon sens. L’équipage termine à la quatrième place des championnats d’Europe fin avril à Szeged. “On a pris de bons repères dans bateau, commente Benjamin Daviet, on progresse de sortie en sortie, on va vraiment dans le bon sens”.
L’ambiance entre les deux athlètes est également au beau fixe. Quand on demande à Perle de nous parler de Benjamin, elle lance en riant : “il a deux jambes, les cheveux frisés”.
Au-delà des bons rapports humains, le rapport poids-puissance est également là. “Deux jambes dans un bateau, même en PR2, ça sert. On essaie d’optimiser, on a vu une grosse évolution dans la manière de ramer.
Un autre point fort entre eux : ils ont tous les deux l’habitude des contraintes du haut niveau. “On a une grosse ressemblance dans la façon de faire et de penser les choses, explique Benjamin Daviet, on a la même mentalité, on aime s’entraîner, se faire mal, on sait ce qu’on veut aller chercher, pourquoi on fait ça. On est des conquérants dans le bateau”.
Des pirates, comme aime à le dire Perle Bouge. “On a réussi le challenge de la régate de qualification, ce n’était pas gagné, peu de gens croyaient en nous. Il a fallu être solide. On s’est construits seuls, c’est une belle récompense après peu de temps à ramer ensemble”. Perle a enchaîné les déplacements sur Paris pour ramer, Benjamin Daviet la saison hivernale en biathlon et l’aviron… Des déplacements, de la fatigue, mais ils sont su gérer sans beaucoup de repos pour parvenir à se qualifier pour les Jeux paralympiques de Paris 2024.
Du monde, ils en auront à Paris. Un bassin que Perle connaît bien, un atout que Benjamin confirme. “C’est chouette aussi de vivre des Jeux à l’étranger, mais on aura la famille, les amis, les supporters, ça va redonner du boost et de l’élan. On n’a pas le droit de lâcher”.
Deux athlètes qui ont l’expérience des Jeux et qui ont bien l’intention de joueur toutes leurs cartes. “La Grande-Bretagne et la Chine seront sans doute sur le podium, mais on a montré aux autres nations qu’on revenait, on leur a mis le doute. Mais si l’on rame comme durant les stages, on sera devant certains bateaux. Ca va être une belle bataille”.
Les pirates de l’équipe de France paralympiques n’hésiteront pas à sortir toutes leurs armes pour monter à l’abordage du podium.