On peut sans honte se poser la question de la signification du code qui suit l’intitulé du bateau sur les Jeux paralympiques. PR1, PR2, PR3, on vous en dit plus.

L’aviron est une affaire de spécialistes, ou plutôt d’initiés, qui doivent déchiffrer des codes correspondant au nom des embarcations, à la manière des égyptologues qui lisent des hiéroglyphes. MS2 qui, en France, devient HS2X et signifie deux de couple hommes. En para-aviron, on y rajoute un code composé de deux lettres et un chiffre, code correspondant au handicap des athlètes à bord.

Jusqu’en 2016, ce code était composé de lettres, une abréviation des membres utilisés par les rameuses et rameurs. Après les Jeux paralympiques de Rio, plusieurs changements sont intervenus dans les disciplines. La distance, tout d’abord, qui est passée de 1000 à 2000 mètres. Mais le code dont on vous parle plus haut à lui aussi changé.

Ainsi, AS est devenu PR1. Les athlètes n’utilisent pas leurs jambes, mais uniquement leurs bras et leurs épaules pour avancer (arms and shoulders en anglais, d’où AS). Cette catégorie ne concerne que les skiffs qui rament donc en couple, le bateau étant également muni de flotteurs de chaque côté pour en améliorer la stabilité. Les athlètes sont sanglés dans l’embarcation.

PR2 est venu remplacer l’ancienne appellation TA (trunk and arms). Les athlètes peuvent utiliser leurs bras, bien sûr, mais également le mouvement de la bascule du tronc. Les sièges sont fixes, dans la mesure où ils ne peuvent utiliser leurs jambes. Aux Jeux paralympiques, on retrouve le deux de couple mixte PR2 et, à l’international, le skiff PR2 s’ajoute au programme.

Le nom PR3 est venu remplacer quant à lui la dénomination LTA (legs, trunk and arms pour jambes, tronc et bras). Les rameurs utilisent ainsi toutes les possibilités du mouvement de l’aviron. Le bateau historique aux Jeux paralympiques est le quatre barré mixte PR3 : parité parfaite entre hommes et femmes pour les rameurs, avec un maximum de deux déficients visuels dans le bateau. Aux Jeux de Paris 2024 s’est rajouté le deux de couple mixte PR3.

Quant au handicap, il est reconnu après une classification opérée et validée par World Rowing lors de différents événements tels que la régate internationale de para-aviron de Gavirate, les championnats du monde. Elle est composée d’une visite médicale, de tests physiologiques et ergométriques, d’une évaluation… Bref, d’un ensemble d’informations qui permettent de classer chaque athlète, en fonction de son handicap, dans l’une des trois catégories. Trois catégories seulement, ce qui est encore simple : dans d’autres sports comme l’athlétisme, on tient à la fois compte du handicap et du degré de celui-ci, ce qui multiplie d’autant les catégories.