Durant un jour et demi, samedi 5 et dimanche 6 octobre, pour la 2e année consécutive, se déroulait le championnat de France d’aviron adapté. Il est ouvert à toutes les rameuses et rameurs en situation de handicap mental ou psychique ayant participé entre mai et juin à un championnat régional.
© Sébastien Roure
Ils étaient donc 44 engagés en bateau individuel le samedi et en bateaux collectifs le dimanche sur le lac des Vieilles Forges, à 20 km de Charleville-Mézières dasn les Ardennes.
La journée du samedi ressemblait magiquement au paysage bucolique du poème du grand auteur ardennais, Arthur Rimbaud dans le Dormeur du Val. Une écharpe de brouillard donnait un décor féérique à ce moment tant attendu par tous les participants.
Pourquoi aussi attendu ? Parce que depuis l’an dernier, ce championnat ne se déroule plus avec les championnats de France sprint. Et cela a permis de prendre du temps. Du temps les rameuses et rameurs parce qu’est cela aussi l’adaptation. Avec des départs toutes les 10 minutes, cela permet à chacun des compétiteurs de prendre le temps nécessaire pour être dans les meilleures conditions pour faire leurs courses sur la distance de 500 mètres. Et prendre du temps pour profiter d’un sourire, d’une joie à l’issue d’une course, d’un embarquement au rythme des athlètes. D’avoir le temps de s’aligner au départ. De se mettre au tempo des athlètes.
A ce jeu-là, on retrouve les grands clubs et pionniers de l’aviron adapté qui réalisent un travail de fourmi et de masse autour du public en situation de handicap mental ou psychique : Le havre, Dieppe, Creil et l’Avi Sourire Marseille ainsi que Manosque. Une nouvelle génération de clubs s’set progressivement ouvert vers ce nouveau public pour ces clubs : Soissons, Mantes, Orléans, Charleville-Mézières, Mittersheim, Saint Nazaire, CA Nantes, Cognac, Arcachon, Redon. Et c’est finalement tout le territoire français qui est maillé par un ensemble de clubs ouvert vers le public du sport adapté. Cette année, la grande nouveauté du côté des clubs a été la présence pour la première fois de Boulogne 92 et de l’Aviron Grenoblois avec chacune une rameuse élargissant encore lus la dynamique de développement de cette pratique.
Côté sportif, le samedi est consacré au bateau individuel alors que le dimanche, ce sont les bateaux longs (deux de couple et yolettes). Sous le format séries, demi-finales et finales, les courses ont été de plus en plus disputées. En plus d’un effectif d’une cinquantaine de rameurs et rameuses, le niveau sportif progresse sous l’impulsion des historiques et de l’arrivée de petits nouveaux, tout particulièrement du côté du CA Nantes qui a assuré la domination dans la catégorie Homme BC aussi bien chez les juniors que les seniors. Ce fut aussi le cas chez les seniors Femmes CD où Boulogne 92 vient détrôner la tenante en titre d’Arcachon suivie par Cognac. Du côté des Hommes CD en l’absence du champion de France en tire d’Orléans-Olivet, c’est une finale assez ouverte avec 3 favoris concurrencés jusqu’au bout qui a vu la victoire de Redon suivi par Saint Quentin et, à la surprise, sur le fil, pour la troisième place Mittersheim devant l’AS Mantaise.
La date est dorénavant bien inscrite dans le calendrier d’un championnat pas comme les autres, qui a son petit truc en plus : le temps, celui qu’on prend pour partager la différence autour d’une activité qui nous réunit tous : l’aviron.
Sébastien Roure
