Le dimanche 7 juillet, Emma Cornelis et Joséphine Cornut-Danjou sont entrées dans l’histoire en remportant la Hambleden Pairs Challenge Cup, l’un des trophées des célèbres régates royales d’Henley.

©Jeanmiphotographie
Il est des compétitions qui marquent la mémoire. Les mythiques régates royales d’Henley-on-Thames en font partie. Créées en 1839, elles se sont depuis tenues chaque année, hormis en temps de guerre ou durant la pandémie de covid-19.
Une première particularité : les courses se déroulent en match race, des duels implacables, sur une distance de 2112 mètres, soit 1 mile et 550 yards.
Une deuxième particularité : des dizaines de milliers de spectateurs se massent sur les bords de la Tamise pour assister à l’événement, chaque zone répondant à son propre dress code, le plus strict étant celui de la Stewards’ enclosure, au sein de laquelle il faut montrer patte blanche et porter veste et cravate pour espérer entrer.
Par le passé, l’équipe de France avait envoyé plusieurs embarcations avec succès, comme Jérémie Azou et Stany Delayre…
Cette année, une paire française y a figuré en bonne place… elle a même gagné le trophée dans laquelle elle était inscrite. “Ce n’était à la base pas prévu, nous confie Emma Cornelis, la coupe du monde de Poznan mi-juin s’est bien passée pour Joséphine Cornut-Danjou et moi. Yvan Deslavière, notre entraîneur, nous a alors proposé de faire Henley”.
Une grande première pour les deux rameuses qui ont ainsi pu découvrir toutes les traditions de ces régates, qui portent encore le sceau de la royauté britannique. “C’est vraiment spécial, poursuit Emma, il y a de grands espaces, le public et même tout le monde est très bien habillé, on sent qu’on est dans un autre monde”.
Le format l’a aussi marquée. “Mon coach Yoann Picard m’a toujours dit qu’à Henley, quand tu pars devant, tu finis souvent devant”. Une consigne que les deux rameuses ont appliquée dès leur entrée en lice, le 5 juillet, en terminant avec deux longueur et un quart devant la paire du club de Moseley. Car à Henley, on parle certes en temps pour le vainqueur, mais c’est en longueur de bateau qu’on affiche l’écart avec le perdant. “Quand c’est un duel, on fait tout pour partir vite, ce n’est pas une course en ligne classique, la stratégie est différente”.
Le lendemain en demi-finale, elles ont triomphé d’une paire australienne avec deux longueurs d’avance. De quoi donner davantage de hargne pour la grande finale du 7 juillet, face à une paire canadienne, remportant la course d’une longueur trois quarts et décrochant la Hambleden Pairs Challenge Cup. Une victoire qui leur donne le droit d’inscrire leur nom sur le trophée et l’envie, pourquoi pas, de le gagner une deuxième fois. “On a été bien briefées par Yvan, conclut Emma, Henley, et la remise des prix surtout, fut un moment très impressionnant, et un bon temps à partager”.