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7 novembre 2023C’est en anglais que le président de World rowing martèle ce qui est pour lui un leitmotiv. Un leitmotiv, une règle de conduite qui a notamment permis à l’aviron mondial d’inscrire une nouvelle discipline au programme olympique. Retour avec lui sur ces derniers mois et sur les objectifs de la fédération internationale.
Le 13 octobre, la commission exécutive du CIO annonçait l’entrée du beach rowing sprint au programme des Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Une décision d’autant plus historique que l’aviron est la seule fédération sur dix-sept à avoir obtenu un nouvel événement au menu des JO. “Je me réjouis de cette décision qui est l’aboutissement d’un projet qui a duré plusieurs années, commente Jean-Christophe Rolland, et le démarrage d’un nouveau chapitre. Ce n’est pas une fin en soi, notre responsabilité pour l’avenir est de livrer une épreuve et un produit à la hauteur du programme olympique. C’est une étape sur le chemin du développement de notre sport”.
Il faut rappeler que les deux dernières olympiades n’ont pas été un long fleuve tranquille pour l’aviron mondial. “si l’on se replace dans le contexte, poursuit le président de World Rowing, il faut se rappeler que depuis 2012, nous étions sous le coup d’une évaluation critique par rapport aux poids légers. Lorsque j’ai été élu président, j’ai lancé un programme autour de quatre projets, dont un autour des PL et comment adresser le défi du CIO sur cette catégorie. On a repris les raisons de ce positionnement, on a tout exploré pour y répondre, mais cela n’a pas été concluant. Il faut que notre communauté l’accepte : lorsqu’on sort du sport aviron, dans un monde du sport qui est très compétitif, c’est compliqué d’avoir des épreuves identiques en termes de vitesse et sans spécificités suffisamment différentes sur le même sport devient difficile à justifier. On est alors passé d’une stratégie défensive à une stratégie proactive, avec une ambition : on n’a pas trouvé les bons arguments pour sauver les poids légers aux JO, apportons de l’innovation”.
World rowing a alors déposé son dossier pour inscrire le beach rowing aux JO. Et le pari lancé a été remporté ! “On a su s’adapter. Contrairement à certains qui regardent le passé, une majorité des fédérations et acteurs de notre sport ont accueilli cette décision de manière positive. J’étais optimiste, on était confiant, mais rien n’était gagné. On s’est battus, on est davantage dans cette vision de l’avenir et du contexte, que de regarder le passé. On avait de belles épreuves aux JO en poids légers, mais le sujet n’est pas là. Certains n’ont pas compris ou ne veulent pas comprendre, celui qui ne s’adapte pas et ne saisit pas les enjeux va rester à quai”.
Mais concernant le beach rowing sprint, World Rowing ne compte pas en rester là. Il reste moins de 5 ans pour parfaire le produit avant LA 2028, mais d’autres projets sont déjà à l’étude, notamment la création de ligues en relation avec des partenaires privés pour mettre en avant cette nouvelle discipline et stimuler son développement et la création d’équipes. “On en est au tout début dans ce développement de ce qui pourrait être une option, avance Jean-Christophe Rolland. Le beach rowing présente des particularités adaptables à ce genre de format en séries, en ligues. Nous ne disposons pas suffisamment de ressources internes pour concrétiser le potentiel de ce développement. Nous sommes allés voir des investisseurs qui sont avec nous dans ce projet. Il faut que cela leur donne de la visibilité, que ce soit adapté à ce genre d’investissement. Quant à déjà dire ce que ça va être, comment ça va être… On explore, on avance, il y a encore plein de questions sur la table, comme la position des athlètes vis-à-vis de leur fédération, de leur club, mais aussi le programme, le calendrier… Tout ça est en gestation, mais l’option ligue parait être une option qui correspond le mieux au développement auquel on croit”.
Un sport à promouvoir… et faire évoluer
Jean-Christophe Rolland a également tenu à rassurer. “L’aviron classique, sur 2000, va continuer à être une priorité. Dans les trois disciplines (classique, coastal et indoor), il faut qu’on se rende compte que chacune a un potentiel différent, un marché différent et une audience différente. Le classique est un pilier historique, on est dans un développement en parallèle, dans une expansion, pas dans un remplacement. On a quelques défis, notamment sur les coupes du monde. On les a créées pour apporter des événements internationaux aux fédérations qui soient sportivement attractifs, aussi en les commercialisant avec un diffuseur. Mais aujourd’hui, on ne peut plus se permettre d’avoir deux partants comme à Zagreb dans certaines disciplines. On se tire une balle dans le pied. On perd notre crédibilité. On va donc débuter la prochaine olympiade avec un nouveau calendrier pour répondre aux problématiques des fédérations. Je le répète souvent : to change or to be changed !”
Retrouvez l’intégralité de notre entretien avec Jean-Christophe Rolland dans le prochain numéro de Mag Aviron.