MAG AVIRON N°57
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17 mai 2024Le 8 juin, la jeune rameuse de la Société Havraise de l’Aviron, Lena Kurbiel, va se lancer dans la traversée de l’océan Pacifique. Elle ramera en duo avec une rameuse australienne expérimentée en ramerie océanique.
La famille Kurbiel a une longue histoire avec la mer et l’océan. “Mes grands-parents étaient explorateurs polaires, explique Léna, mon père et moi avons fait de la voile et avons été champions de France”.
Mais Léna Kurbiel allait goûter une autre façon de faire avancer un bateau : l’aviron. Elle découvre la discipline avec le programme Rame en 5e, décrochant le meilleur chrono des deux classes de son collège qui y participaient, et se lance dans ce sport qui est nouveau pour elle mais qui garde en commun le milieu nautique.
Mais quand on aime l’océan et les vagues, on ne peut pas s’en éloigner bien longtemps. A 17 ans, elle rêve déjà de traversée et l’aventure de Liz Wardley, exploratrice australienne l’inspire. Cette dernière boucle tout juste une traversée de l’Atlantique et Léna envisage de lui racheter son bateau, mais pour traverser le Pacifique. Une traversée que veut également tenter l’Australienne, mais cette fois-ci accompagnée. Les deux rameuses s’associent donc dans ce projet qui va prendre le large le 8 juin prochain.
Le départ aura lieu à Monterey, en Californie, pour aboutir à Hawaï. Le record de cette distance est de 46 jours. “On va essayer de faire moins, mais pas beaucoup moins, poursuit Léna, 45 jours. Ce sera difficile, avec les courants et les vents, on n’est jamais à l’abri de faire plus de 60 jours, certains équipages ont déjà été coincés dans des tempêtes”.
Mais c’est un autre record que la jeune Française pourrait battre : celui de la plus jeune rameuse océanique sur cette traversée. En effet, elle n’est âgée que de 17 ans et est encore au lycée en France. Elle a ainsi dû déplacer ses épreuves du baccalauréat à septembre, et prendra une année de césure avant de poursuivre ses études dans une université américaine.
Les deux rameuses se sont préparées à la traversée. “Avec Liz on a établi un plan de quarts, chacune va ramer seule 2 heures, puis on fera une heure en commun, on va essayer de ne pas perdre de temps pendant la première semaine pour prendre les courants dans le bon sens”. Le Pacifique est réputé plus difficile que l’Atlantique, surtout sur le départ avec d’importants courants sur les côtes californiennes, avec un vent frais et des températures assez basses qui remontent à l’approche d’Hawai.
Les deux rameuses ont appris à se connaître. “On a fait plusieurs visioconférences, on s’est rencontrées lors des vacances de Pâques en Angleterre et on s’est qualifiées ensemble pour la course, avec 120 heures passées sur la Manche. Elle est impressionnante, avec une expérience en courses océaniques autour du monde. C’est aussi quelqu’un de très sympa”.
Une préparation physique, avec un entraînement en aviron de mer, un renforcement musculaire spécifique, mais aussi mentale, avec un ennui qu’il va falloir gérer, loin de toute civilisation. Mais les au menu il y aura musique, livres audios, podcasts…
Et une faune marine, comme les espadons, dont il va falloir se méfier.
Mais les deux rameuses ont hâte de se lancer dans la conquête du Pacifique, dans moins d’un mois