Alors que des projets immobiliers menacent la section de l’US Métro à Joinville-le-Pont, les adhérents du club et le monde de l’aviron se mobilisent.
Dans le monde sportif, certains clubs ont parfois été fondés sur la base de corporations, de professions… Ce fut ainsi le cas, en 1928, lorsque l’US Métro a vu le jour, pour les agents de la Compagnie du chemin de fer métropolitain, intégrée en 1949 à la RATP. Cette dernière a entamé le projet de se délester de toute son activité sportive, cédant ainsi de nombreux équipements à des collectivités. “L’US Métro avait des dojos, elle a eu des champions olympiques en lutte… commente Paul Monvoisin, membre de la section aviron. Il y avait un stade à la Croix de Berny, la mairie d’Antony a racheté les locaux et les clubs peuvent y rester”.
Mais c’est justement au niveau de la base d’aviron que le bât blesse, sur la ville de Joinville-le-Pont. Car le bâtiment de la section aviron intéresse fortement, mais pas forcément pour y conserver le club. De quoi susciter l’incompréhension, mais aussi la colère des membres de l’USMT qui ont lancé une pétition en ligne. Une pétition qui ne serait pas au goût du premier magistrat de Joinville-le-Pont. “Malheureusement, comme pour le CN Bourse, l’ASPP, le Crédit Foncier, l’immobilier semble primer sur la volonté de conserver un site historique dans un lieu mythique pour la pratique de l’aviron, expose tristement Marie-Christine Monvoisin”. Une femme qui connaît bien l’USMT pour y avoir ramé dans sa jeunesse. “J’ai été adhérente de l’US Métro de 1973 à 1978 avant de partir ramer au CNA Rouen puis de créer la section féminine du CN Bourse de Nogent en 1980, avec l’appui de Paul Monvoisin mon époux qui en faisait partie. J’ai ainsi eu la chance de ramer avec Evelyne Benay Imbert en quatre de couple aux championnats du monde de 1977 à Amsterdam, alors que je faisais partie de l’USMT. Sachant que ce club se trouvait en grande difficulté et découvrant qu’il n’y avait plus de section compétition alors qu’elle avait par le passé accueilli tant d’excellents rameurs, Paul et moi avons décidé de rejoindre l’US Métro afin de tenter, dans un premier temps, de remonter une section compétition avec des rameurs loisirs puis dans un second temps d’y faire revenir des jeunes car toutes les conditions permettant de réussir étaient réunies grâce à des bénévoles motivés, certains ayant les diplômes requis pour entraîner, un tank à ramer superbe, des bateaux en excellent état et en quantité largement suffisante et surtout une très bonne ambiance pleine de bienveillance. J’y ai retrouvé parmi les bénévoles des rameurs que j’avais connu dans les années 70 et qui étaient restés fidèles à ce club”.
Un club dont l’avenir est désormais plus qu’incertain. Les prochaines échéances électorales devraient lui donner un peu de temps, mais pas énormément. 2026 est bientôt là…
Sans oublier que la ville compte déjà un club d’aviron : l’Aviron Marne et Joinville. “Ce dernier s’est déjà déclaré prêt à accueillir les quelque 78 licenciés de l’USMT sur son bâtiment de l’île Fanac. Des locaux qui seront très rapidement petits, avec une cinquantaine de bateaux à rapatrier et stocker dans un hangar déjà bien chargé”, commente Paul Monvoisin.
Une affaire qui vire au pugilat, mais les adhérents de l’US Métro se défendent de participer à une quelconque campagne d’insulte. Leur seule arme : une pétition lancée pour faire entendre la voix du monde de l’aviron face à celle de la spéculation immobilière, pour ne pas disparaître.
Fabrice Petit
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