Jeux paralympiques : premier jour de régate à Vaires
30 août 2024Jeux paralympiques : journée de repêchages à Vaires-sur-Marne
31 août 2024Déjà titulaire de deux médailles paralympiques, Nathalie Benoit va raccrocher les pelles à l’issue des Jeux de Paris 2024. Une dernière régate à la maison qu’elle entend vivre à fond.
S’il est bien une chose qui caractérise Nathalie Benoit, c’est son sourire. Son pragmatisme aussi, avec une façon d’aborder les choses les unes après les autres. Comme lorsqu’elle a décidé de repartir, après le bronze à Tokyo, pour une olympiade supplémentaire. “Je pense que le fait que ça ne dure que trois ans a joué, explique-t-elle, et ce qui a le plus joué c’est que ce soit en France, mais aussi que la fête ait été gâchée à Tokyo avec le huis clos. Je n’avais pas trop envie de finir sur cette expérience, même si elle s’était bien terminée sportivement, mais c’est vrai qu’humainement, le plus important est de partager des émotions, qu’elles soient sur un podium ou hors podium. Toutes ces émotions, c’est ce qu’il y a de plus beau à vivre. Je me suis donc dit que vivre les Jeux à Paris et sans covid, ce serait magnifique de terminer là-dessus”.
Passionnée d’aviron, Nathalie Benoit a tout de même flirté avec le haut niveau dans un autre sport, le pentathlon moderne. Elle a d’ailleurs été en pôle espoirs au Creps d’Aix-en-Provence. “J’ai toujours été plus polyvalente que spécialiste, je touche un peu à tout. Depuis que j’ai cinq ans, je suis dans un club, je changeais presque chaque année. Le pentathlon, c’était super. Mais très rapidement, avant mes 18 ans, j’ai déclaré une sclérose en plaques, c’est là que ça s’est arrêté assez rapidement. J’ai basculé tout de suite dans le handisport. D’abord par du basket, car j’ai vu une démonstration. Et j’ai eu envie d’un sport où je n’étais pas dans un fauteuil roulant, un sport d’extérieur. L’aviron, ça m’avait toujours plu, car je n’en avais jamais fait. Je n’avais que les images des Jeux, mais c’est quelque chose que je ne ratais jamais. J’ai eu la chance que le Cercle de l’aviron de Marseille s’était équipé d’un bateau, avant même d’avoir le rameur para”.
Depuis sa première médaille en 2012, Nathalie Benoit a vu sa discipline évoluer. “On est plus libre qu’avant, on était très limité au niveau des mouvements, il y avait d’énormes normes. Il y a plus de bateaux, de gens formés. Le matériel a aussi énormément évolué. Il y a eu du travail, beaucoup d’investissement. La densité est devenue importante”.
Avec la Brésilienne Claudia Cicero Dos Santos, elle fait partie des figures du skiff PR1. “Quand j’ai fait le titre à Karapiro en 2010, elle avait fait deuxième. On est deux résistantes”. Malgré sa longévité, Nathalie Benoit ne se projette jamais loin. “Je pense que c’est la maladie qui veut ça, comme c’est évolutif. Je vois par année, je ne me rends pas compte du sommet de la montagne car je ne lève jamais la tête assez haut. Je m’épanouis à l’entraînement, heureusement car ce n’est pas la compétition qui m’épanouit, je n’aime pas beaucoup ça. Mais c’est un sport qui me plait, j’adore l’aviron”.
Demain en repêchages, Nathalie Benoit sera à 100 %. “Mon moteur de compétition, c’est de ne pas décevoir, pas forcément la médaille. Je donne tout. Je ferai de mon mieux pour être à 100 % le jour J, devant mes proches, pour mes entraîneurs, pour la fédération qui a mis les moyens, pour l’ANS. Tout le monde a joué le jeu cette olympiade pour qu’on soit dans de très bonnes conditions”.
Ses principales concurrentes en skiff PR1 : la Norvégienne, l’Israélienne et l’Allemande. “Mon challenge, c’est de tout donner”.